ZAC St Roch et le Pin Doré

Le Pin Doré était un bel hotel près du Casino de Menton donnant à la fois avenue Félix Faure et Promenade du Soleil. Sa construction datait de 1852 et était le témoin de l'architecture de l'époque. Des personnages connus y ont serjourné comme Joseph Kessel. Au milieu de sa cour, un très beau pin connu des Mentonnais. Plus d'images de l'hôtel sur un site du Ministère de la Culture. D'autres beaux arbres étaient dans son voisinage dont un palmier et deux grands ficus qui sont restés en bord de mer malgré l'urbanisation.

Fin 1990 un projet de ZAC était en cours d'élaboration dans cette zone. Le permis a été délivré par la mairie de Menton à la société COGIM en 1992. Il prévoyait la construction de 400 appartements de luxe, en front de mer. Soit 60 000m² de batiments sur 2,5 ha qui ne respectaient pas l'environnement, ne s'intégraient pas dans le site et supprimaient tous les arbres.

Les images peuvent être agrandies par un clic souris

Dés le permis de construire connu et après étude du dossier, l'ASPONA, aidée de son avocat, déposa un recours au tribunal administratif le 16 mars 1992 pour non respect du POS, non alignement avec l'existant, non respect du style architectural, non respect de la végétation.

Plutôt que d'aller en justice, le promoteur a proposé un accord à l'avocat de l'ASPONA. L'accord a été accepté à la majorité des membres du Conseil d'Administration (8 pour 4 contre). Trois des membres auraient préféraient une décision judiciaire et ont quitté l'Association. Le protocole a été signé le 15 mai 1992, il stipulait que :

les végétaux seraient préservés (transplantés et replacés). Une somme de cinq millons de francs devaient être versé au Conservatoire du Littoral en cas contraire.
la façade mer seraient reculée dans l'alignement du Paris Palace.
la hauteur du P.O.S. serait respectée.
l'architecture des bâtiments rappelerait celle de l'hôtel du Pin Doré datant de 1852.

Nice Matin du 8 juin 1994 annonçait les travaux et la commercialisation.

L'ASPONA avait fait faire une expertise des arbres en 1994. Pendant les travaux le grand pin n'avait pas du tout aimé la tronçoneuse et les trous des bull près de ses racines. Par un constat d'huissier le 26 septembre 1995 l'ASPONA faisait constater l'état de l'arbre au promoteur qui le fit remplacer en novembre 1995 par un arbre à 3 troncs, vieux de 40 ans avec une envergure de 8 m à la tête.

De la maquette, présentée en 1994, au public à la réalité de 2011.

Le pin est mégrichon, les ficus en pleine forme mais où sont donc tous les arbres présents sur la maquette ?

Une nouvelle infraction constatée en 2000 !

La construction se termine en 2 000. Mais, encore une fois, la loi n'est pas respectée. Les fonctionnaires de l'Equipement constatent que 1 829 m² supplémentaires ont été construits ! Le permis délivré en 1992 et remanié 7 fois, n'a pas été respecté.

La procédure a été classée sans suite par Monsieur le Procureur Eric De Montgolfier, contre l' avis du juge d' instruction Monsieur Philippe Dorcet, qui, par la suite, s' est fait muter à Zagreb.